“Au cours des cinq dernières années, je me suis efforcé sans relâche de défendre et de promouvoir le bien commun européen, au-delà des intérêts nationaux et partisans. Ce fut un honneur”, écrit M. Breton dans sa lettre.
“Toutefois, à la lumière de ces derniers développements — qui témoignent à nouveau d’une gouvernance douteuse — je dois conclure que je ne peux plus exercer mes fonctions au sein du collège”, a-t-il écrit.
Cette décision constitue un rebondissement inattendu et explosif dans la transition post-électorale de l’UE, qui a déjà été paralysée par les manœuvres nationales et la tentative d’Ursula von der Leyen de former un collège de commissaires paritaire. Jusqu’à présent, des pays comme la Slovénie et la Roumanie ont retiré des candidats masculins sous la pression d’Ursula von der Leyen et les ont remplacés par des femmes.
Thierry Breton accuse dans son courrier Ursula von der Leyen d’avoir proposé à la France un portefeuille plus influent si Emmanuel Macron changeait de candidat, une tactique qu’elle aurait essayée avec des pays membres plus petits de l’UE.
Les tensions concernant le portefeuille potentiel de la France au sein de la prochaine Commission européenne ont explosé ces derniers jours entre Paris et Bruxelles. “La France n’est pas satisfaite de l’étendue du portefeuille attribué à Thierry Breton”, a déclaré un haut fonctionnaire macroniste, avant de s’en prendre aux rumeurs selon lesquelles le commissaire choisi par l’Italie obtiendrait un poste convoité dans le domaine de l’économie.
Les relations entre Thierry Breton et sa patronne ont été tendues tout au lengthy de leurs mandats, s’affrontant à plusieurs reprises en privé et en public au cours des cinq dernières années.
Le départ de Thierry Breton signifie que l’exécutif français devra nommer un nouveau candidat au poste de commissaire.
Cet article a d’abord été publié par POLITICO en anglais et a été édité en français par Alexandre Léchenet.